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RE 2020 : l’essentiel à retenir

23 décembre 2021

Après plusieurs reports dus à la crise sanitaire, la nouvelle réglementation environnementale 2020 (RE 2020) va entrer progressivement en application à compter du 1er janvier 2022. Elle améliore la sobriété énergétique des bâtiments neufs. Ce qu'il faut savoir....

Qu’est-ce que la RE 2020 ?

La réglementation environnementale 2020 constitue un ensemble de normes réglementaires en matière de performance thermique et écologique des bâtiments. Elle remplacera à terme la réglementation thermique 2012 (RT 2012). Elle concernera l’ensemble des logements neufs (maisons individuelles et immeubles en copropriété).

Tout comme la RT 2012, elle n’impose pas l’utilisation de techniques ou matériaux précis. Elle préfère fixer une obligation de résultats, que les constructeurs seront libres d’atteindre par les moyens de leur choix. En pratique, les exigences très fortes de la RE 2020 impliqueront un recours bien plus soutenu aux sources d’énergie renouvelable telles que :

  • le bois ;
  • le solaire ;
  • l’énergie géothermique.

Son entrée en application sera donc progressive afin de permettre l’adaptation des professionnels. Elle sera mise en œuvre (plus de détails ici)  :

  • au 1er janvier 2022 pour les bâtiments à usage d’habitation (la date du permis de construire faisant foi) ;
  • au 1er juillet 2022 pour les bureaux et bâtiments d’enseignement ;
  • au 1er janvier 2023 pour les autres types de bâtiments.

Quels sont les objectifs de la RE 2020 ?

Elle vise à réduire l’empreinte écologique du bâtiment en France. De fait, le secteur est encore responsable à ce jour de 30 % des émissions de gaz à effet de serre.

Elle s’inscrit dans la stratégie nationale bas carbone (SNBC), destinée à atteindre la neutralité carbone en 2050. On estime qu’un quart des bâtiments qui existeront en 2050 ne sont pas encore construits, ce qui laisse donc une marge importante d’optimisation.

Cette stratégie se décline donc en trois objectifs principaux :

  • réduire l’empreinte environnementale des bâtiments neufs et leurs émissions de gaz à effet de serre ;
  • favoriser les matériaux biosourcés et non carbonés en prenant en compte l’ensemble du cycle de vie du bâtiment ;
  • améliorer le confort thermique des habitants, pendant l’hiver, mais aussi et surtout pendant l’été afin d’adapter le bâti à l’intensification des périodes de fortes chaleurs.

 

RE 2020

Quel sera le coût de la RE 2020 ?

Grâce à la mise en application progressive des nouvelles normes et aux progrès de la technologie et des matériaux de construction, les pouvoirs publics annoncent une hausse limitée à 10 % du prix de l’immobilier neuf par rapport aux critères de la RT 2012. Ce tarif plus élevé devra bien sûr être comparé avec les économies réalisées en matière de chauffage et de consommation d’énergie.

Réduire la consommation d’énergie des bâtiments

Comme les précédentes réglementations thermiques, la RE 2020 :

  1. Vise donc à diminuer le seuil de consommation d’énergie primaire (Cep) de 15 à 20 % par rapport à la RT 2012 (plus de détails ici). Dans tous les cas, le Cep maximal (ou Cep max) des logements neufs ne pourra dépasser :
  • 75 kWhep par m² et par an pour une maison individuelle ;
  • 85 kWhep par m² et par an pour un appartement.
  1. Introduit par ailleurs la notion de consommation d’énergie primaire non renouvelable (Cep nr), plus contraignante. Le seuil est fixé cette fois à :
  • 55 kWhep par m² et par an pour une maison individuelle ;
  • 70 kWhep par m² et par an pour un appartement.

Le besoin en chauffage, refroidissement et éclairage d’un bâtiment pour maintenir une température de confort, également appelé coefficient Bbio, deviendra plus strict. Le Bbio max est fixé à  :

  •  63 points pour une maison individuelle ;
  • 65 points pour un appartement.

Cela représente une diminution de 20 à 30 % par rapport aux exigences de la RT 2012.

 

Limiter l’empreinte environnementale et les émissions de CO2

La RE 2020 fixe également des plafonds d’émission de dioxyde de carbone (CO2) par mètre carré et par an pour les logements neufs.

Concernant les maisons individuelles, ce plafond devrait s’élever à 4 kg CO2/m²/an dès le 1er janvier 2022.

Cette valeur particulièrement basse aura pour effet collatéral d’interdire le chauffage au gaz naturel dans les maisons neuves dès l’année prochaine. En effet, il est impossible de descendre sous une émission de 5 kg CO2/m²/an en utilisant ce type de combustible. Les maisons devront donc se tourner vers des sources d’énergie renouvelable et non fossile, plus respectueuses de l’environnement. Cela inclut notamment le bois (chaudière à granulés) ou l’énergie géothermique (pompe à chaleur ou puits canadien).

Un dispositif transitoire a aussi été prévu pour les maisons individuelles ayant fait l’objet d’un permis d’aménager avec desserte en gaz avant le 1er janvier 2022, et dont la demande de permis de construire est déposée d’ici le 31 décembre 2023. Dans ce cas, la valeur plafond est portée à 7 kg CO2/m²/an. Cette tolérance permettra au constructeur d’installer le chauffage au gaz comme prévu.

Concernant les logements collectifs, les exigences de la RE 2020 seront moins drastiques et plus graduelles. Les émissions de gaz à effet de serre devront se limiter à :

  • 14 kg CO2/m²/an à partir du 1er janvier 2022. Ce qui permet de maintenir un chauffage centralisé au gaz si le bâtiment présente une bonne performance environnementale ;
  •   6,5 kg CO2/m²/an à partir de 2025.

Les réseaux de chauffage urbain, enfin, devront atteindre les valeurs cibles suivantes :

  • 14 kg CO2/m²/an à partir du 1er janvier 2022 ;
  •   8 kg CO2/m²/an à partir de 2025 ;
  •   6,5 kg CO2/m²/an à partir de 2028.
RE 2020

Favoriser les matériaux biosourcés et non carbonés dans le cycle de vie du bâtiment

La RE 2020 innove notamment par rapport à la réglementation thermique 2012 en prenant en compte le calcul du cycle de vie des matériaux. C’est-à-dire en appréciant leur impact environnemental global (extraction du matériau, conditionnement, pose, durée de vie, destruction…).

Cette nouvelle approche devrait notamment favoriser certains matériaux dits « biosourcés », c’est-à-dire issus de ressources renouvelables, soit par exemple :

  • la structure bois ;
  • le parquet ;
  • le lambris ;
  • le bardage ;
  • certains types d’isolants naturels comme le chanvre, le liège, la cellulose, la fibre de bois…

La performance écologique des logements en termes de cycle de vie des matériaux sera mesurée par un « indicateur de stockage carbone », exprimé en points, Cet « IC construction » définit une valeur maximale qui contraindra de facto certains constructeurs à adapter leurs techniques et matériaux. Aussi, pour les maisons individuelles, l’IC construction maximal s’élève à :

  • 640 points au 1er janvier 2022 ;
  • 530 points au 1er janvier 2025 ;
  • 475 points au 1er janvier 2028 ;
  • 415 points au 1er janvier 2031.

De plus, concernant les logements collectifs, les plafonds sont fixés à :

  • 740 points au 1er janvier 2022 ;
  • 650 points au 1er janvier 2025 ;
  • 580 points au 1er janvier 2028 ;
  • 490 points au 1er janvier 2031.

Maintenir une température de confort en été

Les exigences de la RT 2012 en matière de température de confort seront aussi renforcées avec la création d’un nouvel indicateur exprimé en degrés par heure (DH). Ce critère exprime la chaleur accumulée dans le bâtiment lors de périodes prolongées de fortes chaleurs ou de canicules. Au-delà de 350 DH, le constructeur sera contraint de modifier les caractéristiques du bâtiment, en ajoutant par exemple une ventilation centralisée ou un puits canadien pour rafraîchir l’air intérieur.

RE 2020

Pour tous les permis de construire accordés dès le 1er janvier 2022, les constructeurs devront donc mettre en œuvre des moyens renforcés et des techniques de nouvelle génération afin de se conformer aux nouvelles normes thermiques.